Vous trouverez ci-dessous un extrait d’une dépêche AFP datant du 18 septembre. Elle est construite sur la
base de trois questions posées à une sociologue ayant participé aux premières journées européennes des familles
homoparentales les 18 et 19 septembre 2010.
Pour lutter contre l'homophobie à l'école, les "homoparents" doivent déployer plusieurs stratégies, dit
Martine Gross, sociologue à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), qui a participé aux premières journées européennes des familles homoparentales vendredi et samedi à
Paris.
Elle répond à trois de nos questions :
Question : L'homophobie
est-elle répandue dans les établissements scolaires ?
Réponse : "Il n'y a pas de statistiques à ce sujet
mais elle est plus souvent verbale que physique et plus répandue dans l'enseignement secondaire que dans
le primaire".
Q: Comment les homoparents
réagissent-ils à cette homophobie ?
R: "D'après ma propre enquête, ils ont développé
trois types de stratégie:
- D'abord, les parents s'impliquent
énormément dans l'univers scolaire (associations de parents d'élèves, sorties scolaires). C'est souvent le parent social qui s'investit dans ces activités de manière à pouvoir légitimer
son rôle de parent.
- "L'autre stratégie est ce que
j'appelle la "maison ouverte", c'est-à-dire inviter le plus souvent les camarades d'école de leurs enfants sans cacher l'homoparentalité. Les
enfants retiennent surtout que la maison est sympa et qu'on s'y amuse bien en jouant entre copains.
- "Troisième stratégie: parler à la directrice de la crèche, aux directeurs d'école et aux enseignants. Les parents prennent les devants. En crèche et à l'école primaire, ça se passe
bien.
Mais, quand les enfants grandissent, les parents perdent le contrôle d'autant plus que les adolescents préfèrent délivrer eux-mêmes l'information à qui ils souhaitent. A un certain âge,
les camarades deviennent plus importants que la famille et il est pour eux plus important d'être comme tout le monde.
Certains enfants vont éviter de parler de leur situation familiale. Ils savent que ça
peut provoquer des réactions négatives, alors ils se protègent en ne le disant qu'à des amis choisis".
Q: Comment les enseignants réagissent-ils
à l'homophobie ?
"Ils sont plus portés à discourir sur le racisme
que de dire « C'est pas bien d'être homophobe ». Il y a du travail à faire dans ce domaine.
Pour aider les enseignants, l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES) a produit
un DVD afin de faciliter leur travail dans la lutte contre l'homophobie. Les enseignant doivent s'en servir".
(Plus d'infos sur le DVD ICI).
Propos recueillis par Paul DEFOSSEUX
pld/bfr/DS
Source : Syndicat national unitaire des instituteurs professeurs des écoles et Pegc (SNUIPP)
Nico