Communiqué de presse l'Est Républicain 25/04/2009
Nouvel Esprit est une association LGBTQIA+, à Besançon Nous rencontrons sur demande les personnes de la communauté, ainsi que leur entourage et organisons des moments communautaires conviviaux et familiaux. Pour adhérer ou pour nous laisser un message, utilisez l'adresse mail : stephbarbot25@gmail.com
Dans les camps, les homosexuels étaient soumis aux mêmes privations, aux brutalités, au travail forcé, aux expériences médicales, mais le triangle rose qu'ils portaient les soumettaient au mépris et à des vexations plus graves. Certains furent ainsi livrés aux chiens des S.S. qui les dévorèrent devant les autres déportés. (Témoignage de Pierre Seel sur le camp de Schirmeck). |
Année |
Nombre de déportés |
1934 |
4 |
1935 |
30 |
1936 |
44 |
1937 |
54 |
1938 |
36 |
1939 |
31 |
1940 |
50 |
1941 |
37 |
1942 |
113 |
1943 |
81 |
1944 |
84 |
1945 |
19 |
24 avril 1945,
jour de libération |
109 |
Total |
583 |
d'après les travaux faits par Albert Knoll, archiviste au Mémorial de
Dachau, basés sur les fichiers du camp et les demandes d'indemnisation après la guerre |
Besançon, le 22 avril 2009.
Communiqué de presse
Journée du souvenir de la déportation.
Se souvenir pour refuser l’oubli !
(Asso. Les Oublié(e)s de la mémoire)
Nouvel Esprit, association Lesbienne, Gay, Bi et Transgenre de Franche Comté n’est pas invitée officiellement lors de la cérémonie au mémorial des Chaprais à Besançon ce dimanche 26 Avril.
Or, Nouvel Esprit portant la mémoire de la déportation pour motif d’homosexualité entend bien la décision municipale de commémorer ce jour, la mémoire de tous les déporté(e)s.
La déportation pour motif d’homosexualité est aujourd’hui une réalité historique reconnue par les plus hautes autorités de l’Etat. Malheureusement, il apparaît que dans notre ville elle soit encore contestée et écartée.
Il est donc légitime que la mémoire de cette déportation soit reconnue et honorée. D’autant plus que la gerbe unitaire, déposée lors de cette journée couvre l’ensemble des catégories de déportés, plutôt qu’une en particulier.
Lorsque les associations LGBT tiennent à procéder à un dépôt de gerbe spécifique, elles vont à l’encontre de ce principe de reconnaissance collective, ce qui peut donner lieu à des discordes le jour en question.
Le dépôt de gerbe en marge des cérémonies officielles avait un sens et un caractère militant indéniable à l’époque où les autorités françaises ne reconnaissaient pas la validité de cette déportation. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, même si notre acceptation pleine et entière parmi les autres associations faisant mémoire doit encore faire l’objet de beaucoup de travail de persuasion par le dialogue dans le respect de tous.
Apres une proposition faite à la mairie de Besançon, organisatrice de l’évènement, nous souhaitions
participer officiellement aux frais de la gerbe commune.
Mais cela n’a pas été possible. Il nous est demandé de nous reconnaître dans le discours de l’Etat. Nous estimons que cette marque d’acceptation est insuffisante.
Aujourd’hui les prises de positions négationnistes se multiplient. Par ailleurs, nous voyons la montée de partis extrémistes LGBTphobes bénéficiant d’un accueil de plus en plus favorable dans l’opinion. La nécessité absolue nous oblige à tous nous rassembler, pour rendre hommage aux Déporté(e)s, victimes de la répression et de l’extermination des personnes indésirables par les nazis et le régime de Vichy.
Nous, Nouvel Esprit seront présent ce dimanche à la commémoration, en leur souvenir nous porterons ce symbole évoquant leur mémoire sur le cœur.
Thibaut JEUNET
Le Président
Commemoration des déportés de 39 - 45
La Mairie de Besancon ayant refusé notre intégration officielle à la cérémonie pour y représenter et rendre mémoire aux défunts déportés pour homosexualité(es)
pendant la guerre de 39-45. Nous avons décidé de nous rendre à la cérémonie dimanche matin, épinglé d'un triangle rose. Nous resterons correct sans activisme, mais commémorerons à notre manière
les déportés.
Bien entendu, il serait préférable afin de représenter du mieux que possible, et pour entamer les revendications pour l'année prochaine, d'être un groupe solidaire
et nombreux.
Nous nous retrouverons au "Kaf' des Vieux Amants" à partir de 10h00 afin de rendrent au cimetière des Chaprais tous ensembles.
Toute personne se sentant concerné par cette commémoration, et se portant solidaire à notre revendication est la bienvenue. Vous marquerez par la une marque de millitantisme LGBT, et la
communauté ne peut que s'en porter fiere et vous en remercier. Nous ne pouvons pas oublier cette tragique période de notre histoire.
Nous comptons sur vous !
11h30 Rassemblement Place du 8 Septembre
12h, Cimetière des Chaprais,
entrée des Déporté-e-s
Associativement.
Le président.
Article de TETU
Selon les villes, la mémoire des déportés homosexuels sera honorée et des dépôts de gerbe seront organisés.
Dimanche 29 avril aura lieu la Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation. Pendant des années, ce fut pourtant l'ignorance et l'opposition qui prévalurent dans
les relations entre les institutions officielles et les représentants des déportés homosexuels. Mais la situation s'est belle et bien décrispée. L'association Les "Oublié(e)s" de la Mémoire, association homosexuelle du devoir de mémoire aujourd'hui
officiellement reconnue par le ministère délégué aux Anciens Combattants, est invitée en tant qu'"association de déportés" aux commémorations organisées à Marseille, Paris, Toulouse et
Montpellier. "2007, devra être l'année d'une vraie reconnaissance de la déportation pour motif d'homosexualité", estime l'association qui a demandé au ministère de la Défense l'apposition d'une
plaque commémorative rendant hommage aux déportés et internés homosexuels dans les ex-camps nazis situés en France. L'association a proposé que cette phrase soit écrite: "En mémoire des
victimes de la barbarie nazie, en raison de leur homosexualité, déportées et internées dans les camps de Struthof et de Schirmeck". Le Mémorial de la déportation homosexuelle (MDH) sera également représenté notamment à Nîmes, Montpellier, Paris, Reims et Bordeaux. Mais le
MDH déplore "la mauvaise volonté de certaines préfectures et certaines associations d'anciens déportés qui persistent dans leur refus de nous intégrer aux cérémonies officielles (en refusant
par exemple notre participation financière pour l'achat de la gerbe unique). C'est le cas à Nice, Marseille, Rouen et Nantes." Le MDH invite chacun à "avoir une pensée pour toutes les victimes
du nazisme, et en particulier pour les homosexuels exterminés dans les camps de concentration" le 27 avril. Le détail des rendez-vous pour chacune des cérémonies du souvenir sont disponibles
sur les sites internet des associations.
Annabel Benhaiem | En 3 mots
Par L'Union des FAmilles Laïques
Jeudi 9 avril 2009
article publié dans la lettre 613
Voir cet article sur son site d'origine : Http://www.ufal.info/media_communique/,article,119,,,,,_03-04-09-Durban-2-le-pire-reste-a-craindre.htm
Dans un climat malsain, avec des relents d'antisémitisme et de propagande islamiste, la conférence de Durban en 2001 avait eu au moins le mérite d'alerter la planète sur la terrible bataille qui se joue au sein de la commission des Droits de l'Homme de l'ONU.
La conférence dite « Durban II » se tenant à Genève du 20 au 24 avril 2009 sera-t-elle du même ordre, débouchant sur un texte aux antipodes des principes de gauche, laïque, féministe et antiraciste que défend l'UFAL, loin de l'universalité des droits, de la liberté absolue de conscience, de la libre critique des religions, et du refus de la segmentation de l'humanité ?
Au vu du texte initial de préparation de la conférence et des échos qui nous parviennent des négociations en cours, l'UFAL fait part de sa vive inquiétude. Il semble que nous soyons sur les
bases d'un nouveau coup porté au combat contre le racisme, aux Droits de l'Homme et au principe de laïcité.
Si certains pays restent à la table des négociations avec la volonté de contrer les prétentions de la Libye, de l'Iran et du Pakistan, tentant ainsi de ne pas tomber dans le piège du
« Choc des Civilisations », d'autres ont déjà considéré que l'issue des négociations serait inacceptable et préféré s'en retirer.
Au-delà de ces divergences de stratégie, l'UFAL souhaite que les pays qui ont choisi de rester à la table de négociations s'engagent à la quitter immédiatement si le texte soumis à la conférence venait à bafouer les principes énoncés ci-dessus.
A Besançon, des gays se rassemblent pour constituer une communauté militante. Qu’est-ce qui les pousse?
L’exemple bisontin est significatif d’un certain réveil militant dans des villes moyennes. Cités paisibles où les personnes LGBT disposent de lieux conviviaux pour se rencontrer, s’apprécier,
s’aimer. Où la lutte pour l’égalité des droits n’apparaît pas comme une nécessité vitale. Du moins immédiate. «Une communauté gay existe à Besançon. Une vie gay. Avec des bars, une boîte, des
activités. Or, nous avons ressenti un manque. Combien de temps allions nous rester à dormir comme ça ? Aurions-nous toujours, demain, la possibilité de vivre ainsi?»
«Il existe une communauté gay mais personne ne milite!»
Thibaut, 25 ans, David, 31 ans, ont profité de leur arrivée dans le havre bisontin, il y a trois ou quatre ans, pour hisser le drapeau militant. Facile ! Eux qui avaient connu, chacun de son
côté, des cités peut-être moins accueillantes. David a même été victime d’une violente agression homophobe, en 2003, à Nancy.La belle ville de Besançon, lovée dans une boucle du Doubs, s’est
révélée un cadre idéal. Discussions au calme, le soir, entre gays, sous les grands arbres des terrasses de la place Granvelle. Hôtels particuliers aux façades Renaissance. Rues piétonnes. Maisons
à arcades se reflétant dans l’onde calme de la rivière, le long du quai Vauban… «On s’est dit que depuis la bataille du Pacs, plus rien n’avait bougé, qu’il était temps de s’y remettre. A
Besançon, il existe une communauté gay mais personne ne milite!»
Les discours de Thibaut et David ont séduit nombre de leurs amis. Comme Alexandre, 27 ans, Kevin, 20 ans, désireux de partager un engagement. «Contrairement à des générations précédentes, nous ne nous reconnaissons pas dans un communautarisme gay. Pourquoi se fédérer autour d’une minorité sexuelle ? Cette question nous a amené à militer dans un nouvel esprit…» Le nom de l’association était trouvé. Nouvel Esprit. Avec la volonté de tisser des liens entre générations LGBT. Pour les fédérer autour d’une revendication commune : l’égalité des droits. L’association a maintenant plus d’un an d’existence, elle se lance dans la bataille…
Nous vous rappellons qu'il est temps de payer vos côtisations, elle est de seulement 8€ jusqu'à
juillet...